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Alternative aux phytos « J’utilise des préparations naturelles »

En agriculture de conservation depuis longtemps, Olivier Cadiot remplace désormais fongicides et insecticides par des macérations de plantes.

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Pour Olivier Cadiot, agriculteur conventionnel à Chaulgnes (Nièvre), le passage aux préparations naturelles a été un enchaînement, lui aussi, naturel. En semis direct depuis environ vingt ans, il a jugé que pour que la technique soit plus efficace, il fallait se passer autant que possible des produits chimiques.

Nombreuses formations

Après avoir suivi de nombreuses formations, il a décidé, en 2017, de bannir les fongicides et insecticides afin de retrouver un sol vivant et équilibré. Olivier a alors investi dans du matériel (cuves et local réfrigéré-chauffé) pour réaliser ses propres préparations. « C’est un peu contraignant, mais économiquement, il n’y a pas photo. Si je devais les acheter, ça coûterait plus cher que le prix d’un produit phyto », ajoute-t-il.

Pour redonner vie à la terre, « avant toute chose, j’épands 400 à 500 kg/ha de basalte à l’automne ou en hiver. Celui-ci contient de la silice qui augmente le paramagnétisme du sol et la matière organique. Cela revient à accroître sa capacité d’accueil en micro-organismes », explique Olivier.

Une fois les adventices détruites par un désherbage classique à l’automne ou en sortie d’hiver, il applique une préparation d’ortie s’il fait doux et sec, ou de prêle en conditions humides. Elles ont toutes les deux des propriétés biostimulantes et antifongiques. « Cela rééquilibre les plantes après le passage de l’herbicide. Il vaut mieux intervenir une fois que les mauvaises herbes sont détruites pour ne pas les renforcer elles aussi », insiste-t-il.

Apports de basalte

En mars, au redémarrage de la végétation, c’est souvent de la prêle qu’il épand pour fortifier les plantes cultivées. Durant la montaison et selon les conditions climatiques, a lieu un autre passage d’ortie ou de prêle, éventuellement complété de bardane (qui aide les plantes à supporter le temps sec).

Enfin, une infusion d’origan, thym et sarriette à l’épiaison permet de contrer maladies et ravageurs de fin de cycle. Sur colza, deux passages de macération d’ail, un insectifuge, ont lieu autour du semis contre les altises. « J’ai aussi passé en 2021 de l’origan, du thym et de la sarriette sur 60 ha, que je vais comparer au reste non traité pour juger de l’effet contre le gel », note l’exploitant.

Cette pratique entraîne davantage d’observations car, excepté pour la prêle, les préparations ont un effet préventif. Il y a aussi un peu plus de passages avec le pulvérisateur. Pour une meilleure efficacité et qu’il n’y ait pas de brûlures, les applications ont lieu tôt le matin ou tard le soir. « Il est préférable de les faire en bas volumes (40 à 50 l/ha) pour que le produit ne soit pas trop dilué », complète l’agriculteur.

Même si la pression des maladies, notamment, n’a pas été forte depuis qu’il est passé aux préparations naturelles, Olivier reste satisfait. Toutefois, il estime qu’il est nécessaire de chiffrer cette technique (lire l’encadré).

C.F.

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